Entre boss titanesques, narration ciselée et décors somptueux, Wuchang : Fallen Feathers bouscule les codes du Soulslike avec audace, même s’il trébuche parfois sur les détails.
Le marché du jeu Soulslike est aujourd’hui saturé. Pourtant, Wuchang : Fallen Feathers parvient à se frayer un chemin jusqu’à nos consoles avec une proposition qui intrigue, séduit… et parfois agace. Un titre imparfait, mais étonnamment captivant.
Un Soulslike fidèle… mais pas sans âme propre
Dès les premières minutes, Wuchang : Fallen Feathers affiche la couleur : vous allez souffrir, mourir souvent, et recommencer. Le jeu ne cache pas ses inspirations, Demon’s Souls, Elden Ring et Sekiro sont dans son ADN. Les sanctuaires remplacent les feux de joie, le mercure rouge tient lieu d’âmes, et les boss vous terrassent sans pitié.
Mais Wuchang n’est pas une simple copie. Il intègre des mécaniques inédites, comme la jauge de folie ou les plumes magiques, qui apportent du piment à chaque combat. Même les amateurs les plus chevronnés de Soulslike devront réapprendre certains réflexes.
L’un des points forts incontestables du jeu réside dans son univers visuel et culturel. L’histoire se déroule à la fin de la dynastie Ming, dans une Chine déchirée par la guerre et ravagée par une mystérieuse maladie appelée « plumage ». Cette infection transforme les humains en créatures à plumes, leur faisant perdre la mémoire… une menace que connaît bien Wuchang, l’héroïne.
Ce contexte offre une ambiance unique, loin des châteaux européens décrépis habituels du genre. Les panoramas sont à couper le souffle : forêts brumeuses, temples rongés par le temps, montagnes balayées par le vent… Chaque zone regorge de richesse artistique et de détails culturels fascinants.
Le travail d’éclairage est particulièrement bluffant : les cavernes étincellent à la lumière des torches, les villes en ruine respirent la mélancolie. Si les modèles de personnages secondaires sont plus quelconques, l’environnement compense largement ce manque.
Une narration discrète mais efficace
L’histoire de Wuchang, en quête de sa sœur dans un monde à l’agonie, est touchante sans être sur-explicite. Fidèle à la tradition Soulslike, le jeu distille son lore au compte-goutte : descriptions d’objets, dialogues cryptiques, indices environnementaux…
Et ça fonctionne : on s’attache progressivement à ce monde étrange, au point de scruter chaque recoin à la recherche d’indices. Plusieurs fins différentes et des embranchements narratifs incitent à revenir, à recommencer, à comprendre.
Des combats exigeants et stratégiques
⚔️ Le système de combat est l’élément central de Wuchang : Fallen Feathers, et bonne nouvelle : il tient la route.
Vous avez le choix entre plusieurs armes épées longues, haches, lances, épées doubles — chacune avec son arbre de compétences et ses statistiques à développer. Une mécanique incite à changer d’armes régulièrement pour gagner des points supplémentaires en force ou agilité, et ce choix stratégique est savoureux.
Le gameplay repose sur l’alternance entre attaques légères et lourdes, avec des sorts qu’on ne peut utiliser qu’après avoir réussi des esquives ou parades parfaites. Pas de mana ici : vos plumes magiques s’activent uniquement si vous prenez des risques. Résultat ? Chaque affrontement devient une danse tendue, où la moindre erreur peut coûter cher.
Un système magique risqué, mais original
Le fonctionnement des sorts repose sur votre capacité à bien esquiver ou parer — un principe déjà vu dans The First Berserker : Khazan, mais ici encore plus exigeant. Cela encourage une prise de risque calculée, surtout face aux boss. Le revers, c’est que les combats magiques deviennent parfois inutiles ou frustrants quand les ennemis sont vulnérables uniquement aux attaques physiques.
Autre problème : l’absence d’i-frames (invincibilité temporaire) quand on se relève. Cela peut créer des boucles punitives, comme face à ce boss aquatique qui vous enchaîne sans que vous ayez le temps de respirer. Dommage.
L’intelligence artificielle présente aussi quelques limites : elle semble attendre que vous utilisiez un objet de soin ou une compétence pour attaquer. Et l’absence d’un bouton d’accroupissement limite les possibilités d’infiltration, alors même que des attaques dans le dos sont possibles.
Plus original, le système de folie vous pousse à gérer une jauge invisible. Tuer ou mourir augmente cette jauge. À son maximum, un démon aléatoire peut surgir. Et même si vous infligez plus de dégâts en étant fou, vous en subissez aussi plus. Une bonne idée… mais difficile à exploiter quand vous êtes déjà coincé sur un boss infernal.
Une exploration vraiment gratifiante
Le monde de Wuchang : Fallen Feathers est un plaisir à parcourir. Le jeu alterne zones ouvertes et sections linéaires, avec de multiples raccourcis, secrets et passages oubliés. L’exploration est encouragée, voire indispensable, pour découvrir tous les boss cachés ou objets uniques.
Et c’est là que le jeu brille encore plus : les niveaux sont travaillés, complexes, mais logiques. On se surprend à revenir sur ses pas, à ouvrir une porte laissée de côté, à comprendre après coup l’architecture du lieu. Une satisfaction pure pour tout amateur d’exploration intelligente.
Une direction artistique marquée… parfois trop
Un aspect qui ne laissera personne indifférent : la présentation visuelle des personnages féminins. La majorité des boss ou PNJ féminins affichent des tenues légères, souvent suggestives. Si cela peut séduire une partie du public, d’autres y verront une esthétique datée, voire caricaturale. Rien de dramatique, mais un choix artistique qui mérite d’être souligné.
Côté bande-son, en revanche, c’est un sans-faute. La musique aux accents traditionnels chinois, jouée par de vrais orchestres, ajoute une touche d’élégance et d’immersion constante. Même après des dizaines de tentatives contre le même boss, les thèmes ne lassent jamais.
Un titre solide, mais qui demande encore un peu de polissage
On ne va pas se mentir : Wuchang : Fallen Feathers n’est pas parfait. Quelques problèmes d’équilibrage, des animations rigides, et des décisions de design discutables viennent parfois entacher l’expérience. Mais ces défauts n’éclipsent jamais le potentiel énorme du jeu.
Ce Soulslike venu de Chine n’est pas là pour révolutionner la formule, mais pour y injecter une nouvelle énergie. Et sur ce point, il réussit haut la main.
Pourquoi il faut garder un œil sur Wuchang : Fallen Feathers
Wuchang n’est peut-être pas le nouveau Elden Ring, mais il en a la saveur, l’intensité et le charme. Il se positionne déjà comme l’un des meilleurs Soulslike récents, grâce à :
- ✅ Des décors majestueux et un univers historique captivant
- ✅ Un gameplay exigeant mais gratifiant
- ✅ Des mécaniques originales comme la folie ou les plumes
- ✅ Une exploration grisante et bien pensée
Le jeu mérite amplement son 16/20 attribué par la rédaction de Geekeries, et certains pourraient même aller plus loin. Il faut espérer que le studio corrigera les petites failles techniques, car le cœur du jeu est déjà d’une solidité impressionnante.
Pour les fans de Soulslike exigeants et curieux
Si vous aimez Dark Souls, Sekiro, ou encore The First Berserker : Khazan, vous trouverez dans Wuchang : Fallen Feathers un nouveau défi à relever. Et si vous êtes curieux de découvrir un Soulslike porté par la culture et l’esthétique chinoise, ce jeu est une excellente porte d’entrée.
Plus d’infos sur le jeu et son développement sont disponibles sur la page officielle Steam de Wuchang, à surveiller pour de futures mises à jour.
Verdict : Wuchang : Fallen Feathers n’est pas une révolution, mais c’est un joyau brut, riche en idées, visuellement splendide, et assez original pour se faire une place de choix dans un genre désormais très codifié. On y revient, encore et encore… même après la 53e tentative contre ce fichu boss de l’eau. 💀
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