ChatGPT bloqué en Italie, l’Europe peut-elle suivre ?

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Jean

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ChatGPT, le robot conversationnel de l’entreprise OpenAI a connu un énorme succès depuis son lancement à travers le monde il y a quelques mois. Mais tout récemment, OpenAI vient de bloquer son célèbre chatbot en Italie suite à la demande des autorités transalpines. Elle a pris cette décision pour cause de manquement de respect aux règlements généraux de la protection des données personnelles en Europe. On s’interroge alors si cette décision se limitera uniquement à l’Italie ou bien s’étendra à travers l’Europe.

L’Italie bloque ChatGPT

Depuis quelques jours, les utilisateurs italiens n’ont plus la possibilité d’accéder à ChatGPT. D’après les autorités locales, le robot conversationnel développé par la société OpenAI représente encore de nombreuses failles. De même, plusieurs manquements à la réglementation européenne sur la protection des données ont été constatés. D’abord, les responsables italiens ont indiqué dans un communiqué avoir identifié le 20 mars une violation de données. Cette dernière affecte d’abord les données des conversations des internautes. Mais surtout, elle concerne les informations relatives aux paiements des abonnements à l’offre payante ChatGPT Plus.

De plus, les réponses fournies par l’intelligence artificielle ne correspondent pas aux informations réelles, ce qui pourrait entraîner un traitement inexact de données personnelles. À part cela, la Cnil Italienne reproche l’absence de dispositif permettant de contrôler l’âge des utilisateurs. En effet, dans ses mentions légales, le service devrait se destiner uniquement à des utilisateurs âgés de plus de 13 ans. Ainsi, cela pourrait exposer les mineurs aux risques de tomber sur des réponses totalement inadaptées à leur âge et à leur niveau de développement. 

Par la suite, l’autorité italienne a demandé à OpenAI de bloquer ChatGPT aux utilisateurs italiens. La situation restera ainsi jusqu’à ce qu’il se conforme à la loi sur la protection des données privées. Elle a également demandé l’arrêt immédiat du traitement des données des utilisateurs italiens. Par contre, l’instance laisse 20 jours à OpenAI pour rectifier les lacunes et se conformer aux règlements européens. Autrement, l’entreprise s’expose à une amende allant jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial. 

Une situation qui pourrait se généraliser en Europe

La décision prise par l’Italie remet en question la légalité des traitements de ChatGPT dans toute l’Union Européenne, entièrement régie par le RGPD. Interviewé par le journal Handelsblatt, le commissaire allemand à la protection de données a affirmé que rien n’empêchait l’Allemagne de suivre la décision de l’Italie. En effet, le commissaire a déclaré avoir interrogé les responsables italiens. Il souhaite ainsi obtenir des informations supplémentaires pour connaître les raisons qui ont poussé le pays à prendre cette décision. 

Selon Reuters, d’autres régulateurs nationaux comme ceux de l’Irlande ou de la France ont déjà procédé comme l’Allemagne. Ainsi, la France et d’autres pays européens pourraient également rejoindre Rome dans sa décision. On attend alors la réaction des autres autorités européennes en ce qui concerne l’éventuelle interdiction de ChatGPT dans leurs pays respectifs.

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